
En mer Méditerranée, les incidents opposant les navires des ONG aux garde-côtes libyens se multiplient depuis le début de l'année 2018.
En général, les bateaux des ONG, qui arrivent auprès des embarcations des migrants avant les navires des marines européenne ou libyenne, apportaient les premiers soins nécessaire, et procédaient au transbordement sur leurs navires. Puis la marine, italienne essentiellement, arrivait sur les lieux et emmenait les migrants en Italie où ils étaient pris en charge dans des centres d'accueil.
Depuis le début de l'année, les sauvetages semblent maintenant être pris en charge par les gardes-côtes Libyens, qui en outre donnent instruction aux ONG ne pas interférer et de rester à l'écart.
Parfois, devant l'urgence de la situation, les bateaux des ONG peuvent encore prêter assistance, après avoir obtenu autorisation des libyens, aux plus nécessiteux, comme les enfants, les femmes enceintes, les nouveaux-nés, les malades ou les blessés. En revanche, ils se voient interdire de secourir les autres migrants qui seront alors pris en charge par les gardes-côtes libyens et renvoyées en Libye.
Les transferts de responsabilité deviennent tendus. Les bateaux de sauvetage des ONG se retrouvent contraints à négocier au cas par cas et en pleine mer, le renvoi des personnes vers la Libye. Fréquemment, les garde-côtes libyens ordonnent aux bateaux des ONG de quitter les lieux alors qu’ils se dirigent vers un bateau de migrants.
On assiste désormais à un changement de politique. L'Italie, qui n'a pas les moyens d'accueillir tous les migrants, a fermé sa politique d'accueil. L’objectif des européens est de confier la gestion des secours aux gardes-côtes libyens, avec mission d’empêcher les départs ou de reconduire en Libye ceux qui auraient pu tenter le passage. Et donc de tenir les ONG à l'écart.